Les indigènes y fument des herbes qu’ils roulent, à des fins médicinales ou pour se détendre. Une pratique bien intrigante et réprimandée par les conquistadors qui ramènent des plants de tabac à la cour d’Europe. D’ornement décoratif le tabac sera vite fumé et utilisé pour ses vertus.
C’est le médecin de Philippe II d’Espagne, au 16e siècle, qui l’introduira comme pratique, après avoir entendu le récit des effets provoqués chez les Indiens, notamment contre la fatigue. Après quelques voyages, tous les marins en feront une consommation courante. En Italie, le tabac prend le nom d’herbe sainte, tant ses bienfaits sont jugés miraculeux. Curatif et relaxant, l’intérêt se propage dans toutes les régions d’Europe.
Les colonisations et les conquêtes permettent de le cultiver sous des cieux plus cléments. Saint Domingue, Saint Christophe, Martinique, Cuba, et leurs terres fertiles deviennent des hauts lieux pour le commerce du tabac. Le tabac est taxé ici, interdit ailleurs, son négoce s’étend aux domaines agricoles français, russes. La contrebande s’organise par la même occasion, tandis que les consommateurs y prennent de plus en plus goût.
Hommes et femmes fument des sortes de mini-cigares, roulés assez grossièrement ou consomment du tabac chiqué pendant des siècles. La technique s’affine au fil du temps et les premières cigarettes manufacturées voient le jour dans les années 1820, en Espagne. Dès 1 821 l’appellation « cigarette » naît en France. L’industrialisation florissante et performante démocratisera la commercialisation des cigarettes avec ou sans filtres.
La consommation ne cessera d’augmenter. Il faudra attendre le milieu des années 70 pour que les instances de santé tirent la sonnette d’alarme quant aux effets néfastes du tabac.