Fumer le cigare permettrait donc de fumer moins, mais mieux. Le profil du fumeur de cigare est celui d’un homme de la quarantaine, voire plus. Le cigare est un attribut qui en confère d’autres, car il a un coût conséquent qui va de pair avec la batterie complète arborée par toute personne qui a plutôt bien réussi. Les cigares se vendent même à l’unité tant leur prix peut atteindre des sommes prohibitives.
Fumer le cigare n’est pas une compulsion ni une dépendance mais un véritable plaisir. Épicurien, le cigare est associé à la bonne chère, au bon vin, à l’univers feutré des alcôves décisionnaires. Fumer le cigare est un rituel qui accompagne certaines occasions. Même les grands consommateurs prennent un air solennel en l’allumant. Leur geste n’est jamais machinal. Ils respectent une tradition, gardent en bouche cette saveur inoubliable venue des tréfonds des terres cubaines ou de quelque pays producteur.
Alors que la cigarette est malmenée, à raison, par les campagnes antitabac, il semble que le cigare bénéficie de l’image exclusive qu’il véhicule. Si le cigare perdure, quasiment sans résister, c’est parce qu’il est une affaire de passionné et non de dépendants comme pour la cigarette. De plus, le fumeur de cigare n’inhale pas la fumée, ce qui réduit le trajet de la nicotine autour de la bouche et des lèvres. Moins addictif que la cigarette, le cigare n’en est pas moins dangereux, s’il est consommé régulièrement.
Selon des études récentes, fumer 4 cigares par jour équivaut à produire la même quantité de fumée que 10 cigarettes, exposant l’entourage de manière très significative. De plus, peu de gens en ont conscience, mais un cigare émet 20 fois plus de monoxyde de carbone et 2 fois plus d’hydrocarbure qu’une simple cigarette. Le cigare est réputé pour développer des cancers qui affectent principalement les voies aérodigestives.
La prévention antitabac concerne tout aussi bien les fumeurs de cigares qui ne sont pas plus exemptés des risques encourus que ceux qui fument la cigarette.